Mais si la singularité est partout à la fois dans la 5D et pas seulement en un seul endroit infiniment petit, il y a un paradoxe qui ressemble à l’hôtel d’Hilbert. Dans cet hôtel, qui possède un nombre infini de chambres toutes occupées, un nombre infini de bus, chacun transportant un nombre infini de nouveaux touristes, arrive. Bien que toutes les chambres soient déjà prises, il est toujours possible de loger tout le monde, car l’infini n’a aucune limite.
De même, si au moment de la singularité, l’univers était infiniment dense et infini en 5D, la question de savoir où était le vide pose problème, car il n’y aurait tout simplement pas eu de place pour lui, puisque la singularité serait omniprésente jusqu’au “non bord” de la 5D.
Je me représente alors cette 5D comme emplie d’une substance d’une densité infiniment plus dense que la matière, appelons cette substance “l’essence” car elle constituerait la totalité de la matière de l’univers. Par la suite, chaque point du cosmos en 5D verrait cette essence se dilater et se disperser, jusqu’à se refroidir en un plasma qui, en s’étendant encore et se refroidissant, donnerait naissance aux premiers atomes de matière qui, par la suite, formeront les premières étoiles qui, sous l’effet de la gravité, formeront plus tard les galaxies, puis enfin l’univers d’aujourd’hui.
La question de savoir d’où viendra la place du vide qui augmente entre les galaxies sera donc résolue de la même façon que les équations mathématiques d’Hilbert, il y aura toujours de la place supplémentaire pour avoir toujours plus de vide entre les galaxies sans que la dimension totale de l’univers ne change de dimension dans l’infini de la 5D, puisque l’infini est par nature infini il ne peut pas prendre plus de place qu’il en prend jusqu’à son propre “non bord”. C’est d’ailleurs pour cela que l’infini ne peut appartenir de toute évidence aux 3D.
Ainsi, si les règles ne peuvent changer à l’échelle globale de la 5D, puisque les règles sont différentes dans les 3D, il est alors normal que lorsque l’essence enfle, elle prenne plus de place sur la “trame 3D” sans que cela ne prenne davantage de place dans la 5D, puisque il ne peut y avoir de changement de taille dans la 5D. Ainsi, le paradoxe du manque de place, tout comme dans l’hôtel d’Hilbert, est résolu par la 5D exactement comme les équations du mathématicien Hilbert. Mais cela pose de nouvelles grosses questions métaphysiques concernant les trois postulats du vide. À savoir, si le vide est responsable de la singularité, pourquoi ne pourrait-on pas envisager que, au contraire, ce soit la singularité qui aurait existé avant le vide, et que ce soit la dispersion de l’essence qui aurait donné naissance à l’espace vide inexistant jusque-là ? Si l’espace était empli d’essence, depuis le “toujours existé”, est-il possible que ce soit le vide qui fût le produit et la cause de l’origine primitive de l’univers de l’essence ?
Peut-on alors faire l’hypothèse folle que c’est l’essence qui aurait une caractéristique fondamentale du vide et non l’inverse ? Ou bien serait-ce le vide qui aurait préexité à l’essence, comme le suggère la théorie de la “Matière 5D” ? Cette deuxième option me paraît nettement moins contradictoire, car s’il est facile de comprendre pourquoi le vide n’a besoin d’aucune cause pour exister, l’essence, en revanche, étant déjà quelque chose, puisque infiniment plus dense et énergétique que la matière, aurait bien plus besoin d’avoir une cause pour exister que le vide.
L’essence étant un état infiniment énergétique, il est très difficile de concevoir qu’elle puisse être faite sans cause première, contrairement au vide qui est un état passif. Ainsi, bien que je n’en aie aucune preuve sur ce que j’avance ici, nous pourrions spéculer que le raisonnement de la “Matière 5D” l’emporterait par la raison. Mais si le “toujours existé” du vide en 5D a immédiatement engendré le processus qui a mené à la singularité et à la création de l’essence, c’est alors qu’au sein du vide, il y avait déjà cette essence en potentiel et en devenir, tout comme la chenille a en elle le potentiel de devenir le papillon.